Associées à des syndicats du travail et des droits humains, des grandes marques du Royaume-Uni mènent une campagne auprès du port de Tamatave.
Par Tsirisoa Rakotondravoavy | Journal de l'Economie
TAMATAVE - 16/08/2017 - Une campagne est actuellement dirigée par la Fédération internationale des ouvriers du transport (International Transport Workers Federation - ITF) pour faire pression sur le gouvernement de Madagascar. Cette campagne est menée conjointement par l'ITF les grandes marques d'habillement, membres de l'Ethical Trading Initiative (ETI) : Marks and Spencer, Skins Ltd, Next Plc et Mens Warehouse UK, au Royaume-Uni. Ces enseignes ont rejoint la campagne de l'ITF afin de faire respecter les normes éthiques et les droits humains des travailleurs applicables pour les dockers sur les quais dans les pays où leurs marchandises transitent. L'ITF reproche surtout aux institutions du port de Tamatave d'avoir laissé des opérateurs portuaires licencier des dockers qui ont manifesté le respect de leurs droits. Cette organisation demande ainsi la réintégration des 43 dockers licenciés, membres du Sygmma (Syndicat général maritime de Madagascar).
Interrogé récemment sur ce sujet, Paddy Crumlin, président de l'ITF, a clairement répondu que "les marques multinationales membres de l'ITF et de l'ETI vont intensifier leur pression sur Madagascar et soutenir les droits des dockers sur le port de Tamatave. La réaction semble aller dans le sens positif auprès des acteurs portuaires. Nous avons pris des mesures concrètes pour soutenir ces travailleurs, auprès de sociétés de services portuaires mandatées par le gouvernement Madagascar, notamment MICTSL (filiale malgache du groupe portuaire philippin ICTSI) en leur demandant de faire respecter les normes internationales du travail, de réintégrer les 43 dockers membres du Sygmma injustement licenciés".
L'industrie textile est l'un des plus grands employeurs dans l'économie formelle à Madagascar, avec une part de 30% de la population active. En conséquence, cette intervention des grandes marques est susceptible de faire bouger les choses, notamment sur les conditions de sécurité au travail, tenue et horaires, salaires et droits sociaux... Ces sujets ne peuvent pas être ignorés par Madagascar, la Grande Île étant signataire des textes internationaux et membre de l'Organisation internationale du travail (OIT).
Le directeur du département textile et habillement à l'ETI, Martin Buttle, a quant à lui déclaré : "Non seulement nous nous inquiétons pour les travailleurs portuaires, mais nous craignions également que la pression contre l'activité syndicale légitime baissera la confiance des investisseurs à Madagascar. Ce pays est pourtant un grand marché d'approvisionnement dans le secteur textile".
Martin Buttle a précisé : "Dans la lettre adressée au gouvernement, nous avons confirmé que nos membres voulaient continuer à s'approvisionner a Madagascar, mais il faudrait prendre en considération les obligations de conformité aux règles internationales. Avec le soutien de nos membres, nous avons donc demandé que le gouvernement de Madagascar prendre des mesures pour faire respecter la législation internationale du travail, assurez-vous que les 43 travailleurs portuaires malgaches seront réintégrés. Cela permettra à Sygmma d'organiser les rapports sociaux dans le port de Tamatave".
Pratiquement toutes les grandes multinationales de la mode sont actuellement soumises à des règles drastiques en matière de droits humains et des droits des travailleurs, notamment dans les pays qui les approvisionnent en matières premières semi-travaillées et en produits manufacturés. Elles observent des règles éthiques et sociétales qu'elles imposent à toutes les chaînes de production et de transport. L'ITF et l'ETI, sous l'égide de l'OIT, sont ainsi très strictes sur ces points, et c'est également dans l'intérêt des pays de provenance de leurs produits dont fait partie Madagascar.
Martin Buttle a précisé : "Dans la lettre adressée au gouvernement, nous avons confirmé que nos membres voulaient continuer à s'approvisionner a Madagascar, mais il faudrait prendre en considération les obligations de conformité aux règles internationales. Avec le soutien de nos membres, nous avons donc demandé que le gouvernement de Madagascar prendre des mesures pour faire respecter la législation internationale du travail, assurez-vous que les 43 travailleurs portuaires malgaches seront réintégrés. Cela permettra à Sygmma d'organiser les rapports sociaux dans le port de Tamatave".
Pratiquement toutes les grandes multinationales de la mode sont actuellement soumises à des règles drastiques en matière de droits humains et des droits des travailleurs, notamment dans les pays qui les approvisionnent en matières premières semi-travaillées et en produits manufacturés. Elles observent des règles éthiques et sociétales qu'elles imposent à toutes les chaînes de production et de transport. L'ITF et l'ETI, sous l'égide de l'OIT, sont ainsi très strictes sur ces points, et c'est également dans l'intérêt des pays de provenance de leurs produits dont fait partie Madagascar.
Paddy Crumlin a rapporté que : "Les réactions face au succès de la campagne publique et à l'engagement de ces marques d'habillement démontrent tout à fait clairement les intérêts des entreprises travaillant dans les ports, comme ICTSI, pour qui la violation des droits du travail pourrait faire partie de leur business model. Pourtant, dans le secteur de la mode, et surtout pour les multinationales de la mode, ces violations dans leurs chaînes d'approvisionnement représentent un risque important pour la valeur de leurs marque. Elles sont prêtes à user de toute leur influence sur le marché pour plaider en faveur de ces travailleurs".
"L'ITF cherche de la partie malgache une preuve de leadership et une intervention pour défendre les travailleurs pour les droits humains fondamentaux, d'où cette campagne agressive contre la baisse des salaires et la reconsidération des conditions des travailleurs", a conclu Paddy Crumlin.
Le rapport complet sur la campagne > JusticeForDockWorkers
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