Par Tsirisoa Rakotondravoavy | Journal de l'Economie | Challenges
PARIS - 15/08/2018 - Chanel a publié officiellement pour la première fois son chiffre d'affaires annuel, à 9,6 milliards de dollars. C'est tellement inhabituel que les analystes et les concurrents étaient obligés de revoir leur calcul sur la performance de cette légendaire marque française. Immersion dans le plus opaque des groupes de luxe.
Chanel est détenue 100% par Alain et Gérard Wertheimer, les petits-fils de Pierre Wertheimer qui a cofondé la marque en 1924 avec Coco Chanel. Cette position n'oblige pas les actionnaires à publier les résultats annuels de la marque, contrairement à la concurrence dont le groupe LVMH (Louis Vuitton - Möet Hennessy), numéro un mondial du luxe, et Kering (ancien PPR-Pinault-Printemps-Redoute), qui sont cotés en Bourse et sont obligés de communiquer leurs chiffres. Les rares chiffres connus sur Chanel auparavant ont été basés sur des estimations d'analystes du marché du luxe.
Ainsi, dans un communiqué datant du 21 juin 2018, Chanel a réalisé un chiffre d'affaires de 9,6 milliards de dollars, en hausse de 11% par rapport à l'année dernière. Son résultat opérationnel, également en hausse (+22,5%), est de 2,7 milliards de dollars. Ces chiffres, dévoilés par le magazine Challenges dans son classement annuel des 500 fortunes de France, sont très éloignés des estimations des analystes du secteurs, qui ont tablé pour 2018 un chiffre d'affaires "légèrement supérieur à 5 milliards d'euros". Cette performance ramènerait après calcul la fortune professionnelle des Wertheimer à 40 milliards d'euros, en hausse de 100%, selon toujours Challenges.
Un changement est en effet en train de se faire dans la gestion de Chanel. Si Alain et Gérard Wertheimer dirigent toujours Chanel à distance, le premier à New York et le second à Genève, des fonctions stratégiques ont déménagé récemment de New York vers Londres : finance, juridique, audit et reporting. Les comptes de Chanel sont désormais consolidés dans Chanel Ltd. Cette consolidation serait la première explication de la publication des comptes de cette année.
Si le marché se félicite de ces informations officielles dévoilées par Chanel, la marque garde jalousement en secret les relations avec ses fournisseurs dont la plupart des métiers sont coiffés sous la marque dédiée appelée Paraffection (bonnet, dentelle, tissus, joaillerie, ...). Contrairement au va et vient des stylistes stars dans les marques de luxe, le directeur artistique de Chanel reste le talentueux Karl Lagerfeld depuis des décennies. Ce dernier reste peu disert sur la nature exacte de son contrat avec la marque. Dans les rares interviews de Lagerfeld, il parle plutôt d'art et de métiers du luxe aux journalistes, que du coté business de ce secteur très florissant, notamment en France, où les quatre premières fortunes classées par Challenges en 2018 se sont construites dans le secteur du luxe : LVMH, Chanel, Hermès et L'Oréal.
Il faut noter que Chanel entretient également d'autres fournisseurs hors d'Europe, comme ceux qui ont travaillé sur le brevet dénommé Polyfractionnement qu'elle a développé pour ses crèmes de régénération. Une des bases des ingrédients qui y sont utilisés est la planifolia, ingrédient rare se trouvant dans la vanille de Madagascar.
Chanel est détenue 100% par Alain et Gérard Wertheimer, les petits-fils de Pierre Wertheimer qui a cofondé la marque en 1924 avec Coco Chanel. Cette position n'oblige pas les actionnaires à publier les résultats annuels de la marque, contrairement à la concurrence dont le groupe LVMH (Louis Vuitton - Möet Hennessy), numéro un mondial du luxe, et Kering (ancien PPR-Pinault-Printemps-Redoute), qui sont cotés en Bourse et sont obligés de communiquer leurs chiffres. Les rares chiffres connus sur Chanel auparavant ont été basés sur des estimations d'analystes du marché du luxe.
Ainsi, dans un communiqué datant du 21 juin 2018, Chanel a réalisé un chiffre d'affaires de 9,6 milliards de dollars, en hausse de 11% par rapport à l'année dernière. Son résultat opérationnel, également en hausse (+22,5%), est de 2,7 milliards de dollars. Ces chiffres, dévoilés par le magazine Challenges dans son classement annuel des 500 fortunes de France, sont très éloignés des estimations des analystes du secteurs, qui ont tablé pour 2018 un chiffre d'affaires "légèrement supérieur à 5 milliards d'euros". Cette performance ramènerait après calcul la fortune professionnelle des Wertheimer à 40 milliards d'euros, en hausse de 100%, selon toujours Challenges.
Un changement est en effet en train de se faire dans la gestion de Chanel. Si Alain et Gérard Wertheimer dirigent toujours Chanel à distance, le premier à New York et le second à Genève, des fonctions stratégiques ont déménagé récemment de New York vers Londres : finance, juridique, audit et reporting. Les comptes de Chanel sont désormais consolidés dans Chanel Ltd. Cette consolidation serait la première explication de la publication des comptes de cette année.
Si le marché se félicite de ces informations officielles dévoilées par Chanel, la marque garde jalousement en secret les relations avec ses fournisseurs dont la plupart des métiers sont coiffés sous la marque dédiée appelée Paraffection (bonnet, dentelle, tissus, joaillerie, ...). Contrairement au va et vient des stylistes stars dans les marques de luxe, le directeur artistique de Chanel reste le talentueux Karl Lagerfeld depuis des décennies. Ce dernier reste peu disert sur la nature exacte de son contrat avec la marque. Dans les rares interviews de Lagerfeld, il parle plutôt d'art et de métiers du luxe aux journalistes, que du coté business de ce secteur très florissant, notamment en France, où les quatre premières fortunes classées par Challenges en 2018 se sont construites dans le secteur du luxe : LVMH, Chanel, Hermès et L'Oréal.
Il faut noter que Chanel entretient également d'autres fournisseurs hors d'Europe, comme ceux qui ont travaillé sur le brevet dénommé Polyfractionnement qu'elle a développé pour ses crèmes de régénération. Une des bases des ingrédients qui y sont utilisés est la planifolia, ingrédient rare se trouvant dans la vanille de Madagascar.
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