Outsourcing : Forte concurrence entre Madagascar et le Maroc

Madagascar et le Maroc font la course en tĂȘte sur le marchĂ© de l'outsourcing (photo : Vivetic Madagascar).


Par Tsirisoa Rakotondravoavy | Journal de l'Economie 


PARIS - 03/08/2018 - Les options diffĂšrent pour les grands groupes français dans le choix des pays de dĂ©localisation des services clients, de tĂ©lĂ©conseillers et d'outsourcing en gĂ©nĂ©ral. L'avĂšnement du tĂ©lĂ©opĂ©rateur robot a Ă©largi davantage les palettes de choix entre les champions africains du marchĂ© de l'outsourcing comme Madagascar, le Maroc ou la Tunisie, et le choix de tout centraliser en France.



Youssef Chraibi, patron de Outsourcia, ne s'est pas trompĂ© en 2015 sur sa vision des mĂ©tiers d'outsourcing sur la Grande Île. "Madagascar bĂ©nĂ©ficie d'un bassin d'emplois de 4 millions de francophones, tout en ayant fait ses preuves dans les services externalisĂ©s. Il offre Ă©galement les coĂ»ts en ressources humaines les plus compĂ©titifs, parfaitement adaptĂ©s Ă  des services standardisĂ©s", a-t-il dĂ©clarĂ© sur Jeune Afrique.

Madagascar est en effet en passe de dĂ©passer le Maroc en matiĂšre d'offres dans les services d'outsourcing, notamment sur les mĂ©tiers de tĂ©lĂ©opĂ©rateurs. Si le Maroc stagne autour 65.000 emplois crĂ©Ă©s dans ce secteur, la Grande Île pourrait le dĂ©passer en 2019 pour atteindre les 70.000 emplois dans un avenir proche. Madagascar bĂ©nĂ©ficie des sĂ©ries de dĂ©localisation provenant des groupes français mais Ă©galement des prestataires du Maghreb, notamment du Maroc comme Outsourcia, et de la Tunisie.

Les offres multiples de ces pays africains multiplient les possibilités pour les groupes français dans leur d'implantation pour leurs services externalisés. Ces choix diffÚrent pourtant dans les critÚres de chaque société ou groupe suivant la qualité requise et les performances liées à l'expérience de chaque zone.

Ainsi, des sociĂ©tĂ©s comme Deliveroo, client de Vivetic, SFR ou la compagnie Corsair, ont confiĂ©s leurs services clients Ă  des sociĂ©tĂ©s basĂ©es Ă  Madagascar ou ayant des filiales Ă  Antananarivo. Des groupes, comme Engie (ex GDF-Suez) ont leurs services externalisĂ©s au Maroc. Sinon, la stratĂ©gie diffĂšre pour des groupes comme Total et EDF, ou la SociĂ©tĂ© Française d’Assurances Multirisques (SFAM) qui ont prĂ©fĂ©rĂ© garder ces services en France, ces derniers n'Ă©tant pas rĂ©gis par des questions de coĂ»ts mais plutĂŽt de positionnement stratĂ©gique, notamment face Ă  l'avĂšnement de l'intelligence artificiel (AI).

Mais ces robots ne rÚglent pas tout, loin de là. Et comme tout n'est pas que question de coûts, la qualité des services reste un des premiers critÚres de choix pour les grands groupes et les sociétés de premiers plans dans leurs secteurs respectifs, les pays africains francophones ont leur carte à jouer dans ce vaste marché.

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