IATA - Feuille de route : la biosécurité avant la relance du trafic


L'Association Internationale des Transporteurs Aérien (IATA) a publié sa feuille de route qu'elle juge indispensable pour la relance du marché du transport aérien mondial. L'IATA, qui représente 82% du trafic aérien mondial avec 290 compagnies aériennes, préconise entre autres mesures de biosécurité, le dépistage au début du voyage, le passeport immunitaire mais également l'inutilité de la distanciation dans les avions. Voici la feuille de route publiée à l'endroit des gouvernements et des compagnies, appuyant les actions de l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) pour relancer et sécuriser le secteur pendant et après la période de propagation du coronavirus.





Alexandre de Juniac, directeur général de l'IATA introduit cette feuille de route sur ces propos : "La feuille de route représente les réflexions de haut niveau de l’industrie sur le redémarrage de l’aviation. Le temps presse. Les gouvernements comprennent l’importance de l’aviation pour la relance sociale et économique de leurs pays et plusieurs planifient l’ouverture progressive de leurs frontières dans les mois qui viennent. Nous disposons d’une courte période pour obtenir une entente sur les normes initiales qui permettront de reconnecter le monde et pour établir fermement que des normes mondiales sont essentielles au succès. Cette situation va évoluer à mesure que la technologie et la science médicale progresseront. L’élément vital est la coordination. Si nous ne faisons pas ces premiers pas de façon harmonisée, nous passerons plusieurs années pénibles à reprendre le terrain qui n’aurait pas dû être perdu".





Alexandre de Juniac, directeur général de l'IATA




Avant le vol





L’IATA prévoit que les gouvernements devront recueillir les données sur les passagers préalablement au voyage, y compris l’information sur la santé, ce qui se fera en utilisant des canaux déjà bien éprouvés comme le visa électronique et les programmes d’autorisation électronique de voyage.





À l’aéroport de départ





• L’accès à l’aérogare devrait être réservé aux travailleurs des aéroports et des compagnies
aériennes et aux voyageurs (en faisant des exceptions pour ceux qui accompagnent des
passagers ayant des handicaps ou des mineurs non accompagnés).
• La surveillance de la température corporelle par des employés gouvernementaux qualifiés aux points d’entrée des aérogares.
• La distanciation physique tout au long du processus passagers, incluant la gestion des files d’attente.
• L’utilisation du couvre-visage pour les passagers et du masque pour le personnel,
conformément aux réglementations locales.
• L’utilisation par les passagers des options d’enregistrement en libre-service, dans toute la
mesure du possible, pour réduire les points de contact et les files d’attente. Cela inclut
l’enregistrement à distance (par voie électronique avec cartes d’embarquement imprimées à domicile), le dépôt des bagages automatisé (avec étiquettes de bagage imprimées à la
maison) et l’auto-embarquement.
• L’embarquement devrait être rendu aussi efficace que possible en repensant les zones de
porte d’embarquement, en établissement des priorités d’embarquement susceptibles de
réduire la congestion et en limitant la quantité de bagages à main.
• Le nettoyage et la désinfection des surfaces très touchées, conformément aux règlements
locaux. Cela inclut la présence répandue de désinfectant pour les mains.









En vol





• Utilisation du couvre-visage exigée de tous les passagers, et du masque non chirurgical
pour les membres d’équipage.
• Service en cabine simplifié et repas préemballés pour réduire les interactions entre les
passagers et l’équipage.
• Réduction des rassemblements de passagers en cabine, par exemple en interdisant les files d’attente pour les toilettes.
• Nettoyage en profondeur de la cabine amélioré et plus fréquent.









À l’aéroport d’arrivée





• Surveillance de la température corporelle par des employés gouvernementaux qualifiés si les autorités l’exigent.
• Formalités automatisées aux douanes et aux contrôles frontaliers, incluant l’utilisation
d’applications mobiles et de technologies biométriques (qui ont déjà fait leurs preuves auprès de certains gouvernements).
• Traitement et récupération des bagages accélérés pour permettre la distanciation sociale
en réduisant la congestion et les files d’attente.
• Déclaration de santé et suivi serré des contacts qui devraient être assurés par les
gouvernements pour réduire le risque d’importation de chaînes de transmission.





L’IATA insiste sur le fait que ces mesures devraient être temporaires, régulièrement révisées, remplacées quand des options plus efficaces se présentent ou retirées si elles ne sont plus nécessaires. En particulier, l’IATA exprime de l’espoir quant à deux domaines qui pourraient changer la donne en facilitant les voyages jusqu’à ce qu’un vaccin soit mis au point :
Le dépistage de la COVID-19 : l’IATA est en faveur des tests lorsque ces derniers seront
exploitables à grande échelle et que les résultats seront exacts et rapides. Le dépistage au
début du processus de voyage assurerait un environnement de voyage stérile qui
rassurerait les voyageurs et les gouvernements.
Le passeport immunitaire : l’IATA serait en faveur du déploiement du passeport immunitaire pour distinguer les voyageurs non à risque, lorsque ce passeport sera appuyé par la science médicale et reconnu par les gouvernements.









L’IATA réitère son opposition à la distanciation sociale à bord des aéronefs et aux mesures de quarantaine à l’arrivée.
Les mesures de quarantaine sont rendues inutiles par la combinaison des contrôles de
température corporelle et le suivi des contacts. Le contrôle de la température réduit le risque de passagers symptomatiques, alors que la déclaration de santé et le suivi des contacts après l’arrivée réduisent le risque d’importer des cas qui engendreraient des chaînes de transmission locales.
La distanciation sociale à bord, qui suppose de laisser le siège central inoccupé, est rendue inutile par le port du couvre-visage pour toutes les personnes à bord, en plus des
caractéristiques de la cabine qui s’opposent à la transmission. Tout le monde regarde vers l’avant, la circulation d’air se fait du plafond vers le plancher, les sièges constituent une barrière à la transmission vers l’avant et l’arrière, et les systèmes de filtration d’air fonctionnent selon des normes qui correspondent à celles des salles d’opération des hôpitaux.






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