Afrique - PME : 4 milliards de dollars alloués par les institutions financières


Lors du premier Sommet international des banques publiques de développement, les institutions financières ont annoncé la mobilisation d'un fonds de 4 milliards de dollars destinés aux MPME africaines pour 2021. La crise sanitaire mondiale a mis en péril des décennies de croissance du secteur privé africain. Chômage, inégalités et pauvreté ont refait surface sur tout le continent. Les institutions financières se sont mobilisées pour faire face à des années de redressement, sur lesquelles l'incertitude domine pour de nombreux pays d'Afrique.





Les participants au sommet Finance en commun, dédié à la relance durable pour le secteur privé en Afrique l'ont rappelé : les MPME (micro, petites et moyennes entreprises) sont indispensables à l’économie du continent car elles fournissent des emplois essentiels aux populations. C’est dans ce contexte que Bruno Wenn (photo), président de l’association des Institutions financières de développement européennes (EDFI) a annoncé le lancement d’un fonds de soutien aux PME africaines d’au moins 4 milliards de dollars d’ici fin 2021 : "Les PME génèrent de loin la majorité des emplois en Afrique. C'est pourquoi la création, la promotion et le financement de ces entreprises sont essentiels pour le développement".





"Ces entreprises représentent 90 % du tissu entrepreneurial en Afrique subsaharienne", précise Sergio Pimenta, vice-président Moyen-Orient et Afrique à la Société financière internationale (IFC, groupe Banque Mondiale). Il a insisté sur l’importance de renforcer l’environnement des affaires et le dialogue politique afin de donner de nouvelles opportunités aux entreprises, sur les marchés et les chaînes de valeur.





Et pourtant, de "nombreuses MPME africaines souffrent actuellement. Une des réponses à la crise doit être financière : dettes court terme et long terme, monnaie locale, fonds propres, dettes subordonnées, etc.", affirme Aziz Mebarek, co-fondateur du groupe AfricInvest (investissement et services financiers en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne).





Ifeyinwa Ugochukwu, directrice générale de la Fondation Tony Elumelu, s'interroge : "De quoi ont besoin les entrepreneurs africains ? Que les banques leur fassent confiance. Les entrepreneurs ne peuvent pas se développer sans capitaux, ni renforcement de capacités avec de la formation et de l’assistance technique. Avec la pandémie de Covid-19, les MPME ont plus que jamais besoin du soutien des banques publiques de développement".





Diane Karusisi, directrice générale de la Bank of Kigali soutient fermement la décision : "Nous devons mettre l’argent entre les mains des entrepreneurs et multiplier les partenariats avec les Institutions Financières de Développement pour construire la croissance des 20 prochaines années en Afrique".





Marjeta Jager, directrice générale adjointe de la Coopération internationale et du développement à la Commission européenne a confirmé l’engagement de 1,5 milliard d’euros du Fonds européen pour le développement durable (FEDD), pour une réponse à l’urgence Covid-19 pour le secteur privé et non souverain, avec une mobilisation totale de plus de 40 milliards d’euros d’investissements. Pour 2021, la Commission Européenne appuie un enjeu capital pour prendre des risques, garantir les intermédiaires financiers afin de leur permettre de prêter aux entrepreneurs.


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