Place Vendôme : le Qatar lorgne toujours le Ritz Paris

Le prestigieux Ritz Paris, l’un des hôtels les plus emblématiques de la capitale française, suscite toujours l’intérêt du Qatar. Selon des sources proches du dossier, la famille régnante de l’émirat, déjà propriétaire de nombreux actifs de prestige à travers le monde, envisagerait sérieusement de s’offrir ce joyau hôtelier, propriété de la famille Al-Fayed depuis plus de quatre décennies.


Le prestigieux Ritz Paris, l’un des hôtels les plus emblématiques de la capitale française, suscite toujours l’intérêt du Qatar. Selon des sources proches du dossier, la famille régnante de l’émirat, déjà propriétaire de nombreux actifs de prestige à travers le monde, envisagerait sérieusement de s’offrir ce joyau hôtelier, propriété de la famille Al-Fayed depuis plus de quatre décennies.


Mais cette ambition intervient dans un contexte tendu. Le Qatar, qui avait scellé en 2010 un partenariat stratégique avec Mohamed al-Fayed en rachetant le grand magasin londonien Harrods, semble désormais prendre ses distances avec les héritiers de l’homme d’affaires égyptien décédé en 2023. En cause, de nouvelles accusations visant l’ancien propriétaire de Harrods, formulées par d’anciennes employées. Ces dernières affirment avoir été victimes d’abus durant leur carrière au sein du grand magasin, relançant ainsi des polémiques autour du passé controversé d’Al-Fayed. Selon plusieurs observateurs, Doha envisagerait non seulement de clarifier sa position, mais également de se retourner juridiquement contre la famille de son ex-partenaire. Une démarche qui, si elle se confirmait, marquerait une rupture nette avec l’héritage Al-Fayed et pourrait ouvrir la voie à une acquisition directe du Ritz, sans lien avec l’entourage de l’ancien propriétaire.


Le Ritz, situé place Vendôme, n’est pas un actif hôtelier comme les autres. Symbole du luxe à la française depuis son ouverture en 1898, il a accueilli des personnalités allant de Coco Chanel à Ernest Hemingway, en passant par la princesse Diana. Propriété de Mohamed al-Fayed depuis 1979, il a fait l’objet d’une rénovation colossale de quatre ans, rouvrant en 2016 avec des suites somptueuses, des restaurants étoilés et un spa haut de gamme. L’intérêt du Qatar pour cet établissement s’inscrit dans une stratégie d’acquisitions prestigieuses menée depuis plus d’une décennie. L’émirat contrôle déjà des hôtels de luxe tels que le Royal Monceau à Paris, le Savoy à Londres et le Peninsula de New York, ainsi que des participations dans des groupes hôteliers internationaux. Le Ritz, par son histoire et sa localisation exceptionnelle, représenterait un trophée supplémentaire dans ce portefeuille.


Pour les analystes du marché, cette offensive qatarie pourrait s’expliquer par une double logique : renforcer la présence de l’émirat dans le tourisme haut de gamme et continuer de capitaliser sur l’attractivité durable de Paris comme destination mondiale. Mais la dimension symbolique de l’affaire, avec l’effacement progressif du nom Al-Fayed des grandes enseignes, donne également à l’opération un relief politique et médiatique. Reste à savoir si la famille Al-Fayed serait prête à céder l’un de ses derniers emblèmes. Les discussions  pourraient s’accélérer dans les prochains mois, d’autant que le marché hôtelier parisien, dopé par les grands événements internationaux, connaît une nouvelle phase de valorisation record.

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