Emmanuel Macron, témoignages sur un homme pressé

Elu à 65,7% au second tour de la présidentielle française, Emmanuel Macron suscite fascination et curiosité. 



Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy | Les Echos  

PARIS - 07/05/2017 - "On ne délègue pas la révolution", disait Gaspard Gantzer, responsable de la communication de l'Elysée et camarade de promotion à l'ENA du nouveau président français Emmanuel Macron. Cette révolution-ci, que ce dernier a menée, est le fruit d'un blitzkrieg dont le point de départ connu s'est déroulé dans le palais de l'Elysée un jour d'été de 2014.


- Juillet 2014 : "Le truc que je déteste le plus, c'est la prison dans laquelle je suis", disait Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l'Elysée, à François Hollande.

- Automne 2015 lors d'une nuit d'une longue série de réunions secrètes au ministère de l'Economie à Bercy, le financier de gauche Henry Hermand demandait : "Et si François Hollande maintient sa candidature ?" Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, répondait fermement : "Je ne ferai pas Conflans-Saint-Honorine", comme Rocard qui s'était effacé contre Mitterrand.
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- Août 2016 après la démission de Macron du gouvernement, "Tu ne gagneras pas", lui disait Hollande dans le huis clos de l'Elysée. Macron répondait : "Tout est possible".

- Nuit du 1er tour de la présidentielle, Sibeth Ndiaye, attachée de presse de Macron, a osé dire tout haut ce que toute l'équipe pensait tout bas : "La soirée à La Rotonde est déconseillée". Réponse tranchante de Macron : " Ce n'est pas le Fouquet's, je vais juste dîner dans une brasserie. Ce ne sera pas le diktat d'une bien-pensance triste qui me dira où je dois aller".

Témoignages

François Bayrou :"Emmanuel Macron n'est pas manipulé et pas manipulable. C'est un homme libre et j'ai un goût immodéré pour les esprits libres". 

Jean Pisani Ferry, économiste : "Comme homme d'idées, il a une absence totale de préjugés : ce qui compte pour lui, c'est l'efficacité. C'est extrêmement important car ce n'est pas quelqu'un qui laissera tout faire aux technos". 

Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche : "Sur le moment, Emmanuel Macron ne donne jamais tort ou raison à personne. Vous vous apercevez, en apprenant la décision, à qui il a donné tort ou raison". 

Christophe Castaner, porte-parole d'En Marche : "Il sait déléguer, mais il veut contrôler. C'est une délégation de fonction, pas de pouvoir".

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