La Bourse de Paris (CAC40= a dépassé cette semaine celle de Londres (London Stock Exchange) en termes de capitalisation. Ce revers inattendu pour Londres n'a pourtant rien de surprenant en voyant les derniers événements qui ont conditionné l'économie mondiale : le Brexit, le Covid et ses conséquences sur le marché. Explications.
Les places de marché à travers le monde constatent depuis 2020 la volatilité et la chute des valeurs cycliques comme les services (infrastructures, technologies, transports, tourisme, ...) comparés à d'autres secteurs qui ont pu ou su profiter de la crise sanitaire (industrie pharmaceutique, énergie, luxe, ...). Cette transformation a frappé toutes les bourses mondiales ave une violence similaire aux crises financières de 2008 ou de 2000.
A l'instar de ces places boursières, celles de Londres et de Paris n'ont pas été épargnées par ces pertes de valeurs. Sauf que ces deux places fortes européennes ont montré leur différence structurelle en matière de secteurs d'activités des titres cotés.
En effet, avant le Brexit voté en 2016, Londres affichait une avance de 2.000 milliards de dollars de capitalisation, comparée à celle de Paris. Avec la crise sanitaire de 2020 et les conséquences qui se font encore sentir, cette avance s'est volatilisée. Et au début de cette semaine, le 14 novembre 2022, la bourse de Paris, le CAC40, a dépassé pour la première fois celle de Londres, avec une capitalisation de 2.823 milliards de dollars à Paris, contre 2.821 milliards à Londres.
Première cause, la livre sterling n'a pas pu se relever depuis le Brexit, le Covid et surtout depuis l'échec du gouvernement de Liz Truss. La monnaie britannique s'est dépréciée continuellement et a suscité une crainte des marchés par rapport à la perte de performance inexorable de la place de Londres.
Seconde cause, le CAC40 abrite à Paris les principaux groupes de luxe côtés en bourse : Kering (de la famille Pinault), Hermès, L'Oréal et LVMH (de la famille Arnault). Ces groupes, appelés KHOL par les marchés, ont formidablement résisté face à la crise de 2020 et ont été les premiers à profiter de la réouverture globale des frontières. Leurs clients font en effet partie des segments qui n'ont pas été touchés par la crise. Cette performance à contre-courant a renforcé leurs valeurs, et l'annonce de la réouverture progressive de la Chine, leur premier marché, a parachevé leur solidité, grâce au contrôle strict du gouvernement chinois avec sa politique du zéro Covid.
Grâce à cette situation, Les groupes français du luxe font désormais partie des valeurs mondiales de croissance, et Paris une des meilleures places où investir. La nouvelle politique de la Fed aux Etats-Unis ont également renforcé les KHOL, en annonçant des conséquences de la crise, moins sévères que prévues, sur le marché américain, où les groupes français du luxe sont très présents.
0 Commentaires