"Mamma, arrivo subito" (Maman, j'arrive soudainement). C'est ce qui est inscrit sur un des avions de la compagnie aérienne low cost espagnole Volotea. C'est une volonté non feinte de damer le pion aux grandes compagnies européennes sur des lignes régionales mal desservies par ces dernières. En plein été 2023, Air France en a fait les frais avec la publication du nombre de lignes par compagnie sur le territoire français.
En effet, avec 61 lignes interrégionales, Volotea vient de dépasser Air France qui en affiche 58. Même EasyJet, ancien grand leader du low cost européen et concurrent naturel de Volotea, ne possède que 43 lignes sur le ciel français. Très agressive sur ce segment depuis ses débuts dix ans, la compagnie espagnole vise une croissance de 33% en France, avec 40.000 vols sur l'année 2023 transportant 6,5 millions de passagers.
La recette du low cost interrégional, à la sauce Volotea
Volotea s'est donné les moyens de son ambition avec une limitation des types d'avions sur lesquels elle opère en France, des Airbus A319 et A320, plus économiques et plus volumineux que les ATR de Transavia, la compagnie low cost appartenant à Air France. L'espagnole affiche un tarif moyen de 40 euros le siège, et 68 euros avec un bagage en soute ou un choix de siège.
Les Airbus de Volotea desservent surtout des villes françaises, petites et moyennes, sans trains ni gros aéroports, créant ainsi un marché de niche sur lequel la concurrente Transavia a pris du retard depuis sa création. Il arrive souvent qu'un appareil Volotea opère dans la même journée sur trois destinations de suite, à l'exemple des lignes Caen-Toulouse, Toulouse-Strasbourg, et Strasbourg-Bordeaux. Ce qui optimise énormément les plans de vols de l'espagnole.
En outre, ces aéroports moyens sont moins chers en termes de coûts d'opérations, comparés aux grands aéroports de Paris ou d'autres grandes villes françaises.
Volotea veut développer ses parts de marché en Europe
Carlos Munoz, Pdg de Volotea, a confirmé sur Le Parisien que la France est le "marché naturel" de la compagnie espagnole, constituant 60% de ses résultats, devant la Grèce, l'Allemagne, et même l'Espagne, son pays d'attache. Fort de ce succès, Volotea prévoit de se renforcer en Corse en ayant répondu à un appel d'offres public de quatre ans sur Bastia et Ajaccio, sur des lignes subventionnées par l'Etat français. Volotea annonce également vouloir développer de nouvelles liaisons comme Brest-Palma de Majorque et Bordeaux-Athènes.
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