"Nous avons tous été témoins de la manière dont (le président russe Vladimir) Poutine a instrumentalisé l'énergie, perturbant les approvisionnements et faisant caler la croissance dans des pays du monde entier. Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l'énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques", a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak (photo), dans l'Aberdeenshire, centre de l'industrie pétrolière britannique, à travers une décision du Royaume-Uni de se renforcer dans l'exploitation de pétrole et de gaz offshore en Mer du Nord.
En effet, le gouvernement britannique a décidé de lancer des centaines de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolière et gazière dans plusieurs zones de la Mer du Nord, en Europe. Rishi Sunak fait ainsi face à de fortes oppositions, notamment auprès des travaillistes et des écologistes britanniques, qui l'ont interpellé à plusieurs reprises sur son engagement vers les énergies renouvelables, basé sur la neutralité carbone au Royaume-Uni en 2050.
Coup de poker ou vraie innovation technologiques ?
Le coût des investissements publics sur les énergies renouvelables, suivant l'agenda jusqu'en 2050, commence à peser lourdement sur les ménages britanniques, déjà en proie à l'inflation et au prix de l'électricité. Néanmoins, le gouvernement reste déterminé à produire toute l'électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2050, mais les sources d'énergies de secours sont essentielles au royaume pour alimenter correctement les ménages et les industries. Avant l'annonce du gouvernement sur les nouvelles licences, sa politique consistait à fermer les gisements de la Mer du Nord pour atteindre les objectifs, puis à importer des combustibles fossiles pour combler le déficit.
Rishi Sunak a tacitement accepté que c'est hypocrite et intenable. Le gouvernement délivrera des centaines de licences d'exploration et d'extraction en Mer du Nord, non seulement comme "solution provisoire, même après 2050". Il faut noter que, d'ici là, 25% des besoins énergétiques du Royaume-Uni proviendront toujours du pétrole et du gaz. L'engagement zéro carbone sera respecté en capturant le CO2 en le stockant dans des chambres sous la mer, soutient le gouvernement. La technologie de capture et de stockage du carbone est disponible depuis des décennies, mais aucun gouvernement ne l'a adoptée car elle coûte cher.
Le gouvernement britannique a par ailleurs avancé que les projets d'exploration et d'exploitation en Mer du Nord créeront 200.000 emplois, dont 50.000 seront créés sur deux sites déjà identifiés pour capturer et stocker du carbone.
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