Guerre commerciale : les premiers effets de l’offensive de « Tariff man »

Comme il l’a promis, Donald Trump a bien lancé son offensive tous azimuts. Celui qui est désormais surnommé « Tariff man » par les médias économiques a débuté par l’imposition de droits douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Canada et du Mexique, avec le risque de déstabiliser nombre de chaînes d’approvisionnement de secteurs clés comme celui l’automobile.



Comme il l’a promis, Donald Trump a bien lancé son offensive tous azimuts. Celui qui est désormais surnommé « Tariff man » par les médias économiques a débuté par l’imposition de droits douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Canada et du Mexique, avec le risque de déstabiliser nombre de chaînes d’approvisionnement de secteurs clés comme celui l’automobile.


Suite aux décisions fracassantes de Trump, le  Canada a immédiatement riposté et le Mexique a donné de la voie. Finalement, les deux pays ont obtenu un mois de sursis. Quant à la Chine, qui est la principale cible de la nouvelle administration américaine, ce n’est pas 60 % mais 10 % de droits de douane que Trump a décidé d’appliquer aux importations chinoises. Pékin a riposté, mais de manière ciblée, en visant notamment les métaux critiques dont ont besoin les industries de défense et de tech américaines.


Du côté de l’Europe, à l'ouverture des marchés du lundi 3 février, plusieurs grands noms de la filière automobile dévissaient en Bourse. Les constructeurs Stellantis, Mercedes, BMW et Volkswagen ont perdu respectivement 6 %, 4 %, 3,8 % et 5 %. Même sanction pour les équipementiers : Forvia, Valeo et Continental ont vu leurs titres chuter de 10 %, 7 % et 4 %. Cette volée de bois vert est la conséquence directe de l'annonce de Donald Trump d'imposer des droits de douane à l'encontre cités plus haut. A savoir que l'année dernière, les États-Unis ont importé pas moins de 3,6 millions de véhicules du Canada et du Mexique, représentant près d'un quart des voitures et utilitaires vendus au pays de l'Oncle Sam.


Face aux menaces, la Commission européenne a aussi décidé de réagir : “l’Union européenne répondra à toute tentative d’imposition injuste de droits de douane”, a annoncé un porte-parole de l’exécutif européen. Il estime que ces taxes créeraient des perturbations économiques inutiles et que cette volonté pourrait être lourde de conséquences. “Nos relations commerciales et d’investissement avec les Etats-Unis sont les plus importantes au monde. Les enjeux sont considérables. Nous devrions tous deux chercher à renforcer ces relations”, a-t-il ajouté.


Incertitudes dans le cuivre 

Par ailleurs, rappelant que le cuivre est un indicateur de l’état de l’économie mondiale, les analystes estiment qu’en 2025, son prix devrait notamment être influencé par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et les performances de l’économie chinoise. Des développements qui seront particulièrement surveillés dans des pays africains comme la RDC et la Zambie. Selon BMI, structure de de recherche évoluant dans le giron du groupe Fitch Solutions, les offensives de « Tariff man » risquent de nuire sérieusement au « sentiment vert » qui a soutenu les prix du cuivre en 2024. Et c’est dans ce contexte très incertain que les géants Rio Tinto et Glencore discutent d’une fusion de leurs activités. 


S&P Global Commodity Insights s’est aussi exprimé sur l’impact potentiel des politiques de la nouvelle administration américaine sur le prix du cuivre. Dans une note, l’analyste de marché estime que « les droits de douane prévus par le président élu américain Donald Trump pourraient éloigner les prix du cuivre des fondamentaux du marché et assombrir les perspectives 2025 de la demande ». S&P Global Commodity Insights  s’attend ainsi à ce que le prix du cuivre pour livraison dans trois mois se négocie en moyenne à 9825 dollars la tonne en 2025. Cela constitue une légère hausse par rapport à la moyenne de 9307 dollars la tonne estimée par l’analyste en 2024, mais en dessous de plusieurs prévisions précédentes.


Il faut souligner qu’en tant que principal consommateur mondial de cuivre, la Chine joue un rôle clé dans l’évolution du prix du métal rouge. L’année dernière, ce sont les difficultés de l’économie chinoise, notamment dans le secteur de l’immobilier, qui ont contribué à la baisse du prix du cuivre. À moyen et long terme cependant, les analystes penchent toujours en faveur d’une hausse du prix du cuivre. La demande croissante de cuivre pour la réussite de la transition énergétique et le déficit prévu en matière de concentré de cuivre peuvent soutenir les cours du métal rouge.

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