Le FMI va lâcher Madagascar et l'Erythrée

La réponse du Fonds Monétaire International face à la crise Malgache ne s'est pas fait attendre. Madagascar et l'Erythrée ne pourront pas travailler avec le FMI

par Tsirisoa Rakotondravoavy

Andry Rajoelina, Président de la Transition à Madagascar lors de son discours à l'ONU

Le Président de la Transition à Madagascar Andry Rajoelina vient de présenter ses voeux aux malgaches et aux corps diplomatiques et consulaires présents sur la grande île. Il a ainsi rappelé que la durée de la période transitoire à Madagascar ne devait pas dépasser un an avec l'aide de la Communauté Internationale. Selon lui : "Le pays a été gouverné sans problèmes majeurs dans l'administration durant les quatre dernières années... Et ce n'est pas une poignée d'individus à l'intérieur ou à l'extérieur du pays qui nous imposera la manière dont nous allons choisir le prochain président, ni la manière dont nous gouvernerons le pays."

Ainsi, beaucoup d'observateurs ont misé sur le clash entre le principal bailleur de fonds de Madagascar et le gouvernement actuel. La conséquence principale de cette séparation sera la tenue ou non des élections dans la mesure où les bailleurs de fonds présents à Madagascar dont le FMI et les pays "amis de Madagascar" ont promis d'aider le gouvernement pour la réalisation de ces élections en 2013 sous des conditions entérinées par toutes les parties dans la Feuilles de Route pour la sortie de crise.




Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI

Le FMI, à travers un communiqué court sur AFP, a annoncé que Madagascar et Erythrée, deux pays politiquement instables, ont accusé un retard dans les évaluations économiques, les dates et les modalités des examens à entreprendre avec ce bailleur historique. Le retard est de 43 mois pour Madagascar "à cause de la situation économique ou politique", selon le communiqué du FMI. Toutes les aides pourraient donc être suspendues définitivement suivant la position du gouvernement transitoire à Madagascar. Notons qu'il y a tout juste une semaine, le FMI venait d'installer un autre centre formation destiné à l'Afrique à l'île Maurice et Christine Lagarde a fait le déplacement pour l'inauguration.

Andry Rajoelina et son gouvernement semblent avoir déjà préparé sa position au vu du discours au Palais d'Iavoloha à Antananarivo car la position de Madagascar y a été perçue comme plus radicale, et que l'intention de l'homme fort de la grande île à se présenter aux élections présidentielles y était à peine voilée. Ce qui n'est pas du goût des bailleurs et des partenaires de Madagascar, car Andry Rajoelina n'a jamais caché ses liens avec d'autres pays ayant "les mains libres" par rapport aux bailleurs de fonds, comme le Qatar, la Chine, ou la Turquie capables d'aider Madagascar suivant l'idée déjà évoqué il y a plus de vingt ans : les financements parallèles. La question qui se pose est celle qui a toujours hanté les gouvernements successifs à Madagascar : Resterons-nous liés sous les conditions des bailleurs classiques qui ont travaillé avec nous depuis l'Indépendance, ou oserons-nous nous tourner vers d'autres horizons, certes plus exotiques dans la manière de faire et dont les rapports de force présenteront plus de risques à l'exemple de l'écrasement des cultures locales, à l'image de la Chine en Angola avec la domination des entrepreneurs chinois sur l'économie locale accompagnée des dommages socio-culturels constatés par RFI sur une de ses émissions diffusée le matin du 11 janvier 2013.
L'Histoire se répète et Madagascar est au seuil d'un virage sur une décision historique pour son avenir politico-économique.

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